Soufflant le chaud de la chair et le froid d’une vanité irréversible, Antony Maraux, peintre autodidacte Bisontin a le « métier qui gâte la conversation. »
Ca commence tôt dans l’enfance avec les crayons de couleurs et les tubes de gouache. Rapidement on les a oublié dans le désordre d’une trousse de cancre préoccupé à grandir. Mais lorsque, des années plus tard, Antony Maraux se retrouve devant la peau tatouée d’un ami, la frénésie reprend.
Il passe alors son temps dans un studio de tatouage où on lui conseille vivement d’essayer la peinture. C’est le retour du coup de crayon, suivant le rythme du coup d’aiguille, qui se perfectionne doucement dans un acharnement agréable.
Il découvre l’acrylique avant de faire de l’huile une compagne indispensable. Du papier à la toile, variant les formats au fil de ses créations, Antony nous fait pénétrer dans la dimension cachée d’un inconscient sans relache. Que se forment par ses gestes quotidiens les lignes d’une nudité féminine ou les traits d’un homme incertain, l’affliction du temps sur les corps ne peine pas à se faire ressentir.
Ses portraits traduisent une sexualité lugubre et le fétichisme de la femme, une liaison intime entre l’amour et la mort. Des crânes décorés de lumière et de nuances règnent comme seule issue possible dans la collection du peintre et marquent un contraste avec les éléments bio-organiques qui s’entremêlent sur d’autres papiers.
C’est au travers de ses nombreuses images qu’Antony Maraux exprime sa vision de l’imaginaire et nous laisse entrevoir le dessin de son propre reflet.